
Bon, je vais être honnête avec vous. Mon premier road trip en van? Un désastre magnifique. On est partis avec l’excitation de deux gamins le jour de Noël, et on est revenus trois semaines plus tard avec une liste mentale d’erreurs tellement longue qu’elle aurait pu remplir un roman. Mais c’est justement ça—les erreurs—qui font de vous un vrai vanlifeur.
Sauf que… certaines erreurs, franchement, mieux vaut les éviter dès le départ. Parce que tomber en panne d’essence au milieu de la Lozère à 23h un dimanche soir (vécu), c’est formateur certes, mais pas exactement le souvenir Instagram qu’on vise.
Alors voici les 20 erreurs à éviter lors de votre premier road trip en van—une liste compilée avec amour, douleur et quelques litres de café bus sur des aires d’autoroute douteuses.
1. Surestimer Vos Compétences de Conducteur
Un van, ce n’est pas une Clio. Vraiment pas. La hauteur change tout—les tunnels bas que vous ne remarquiez même pas deviennent soudain des ennemis potentiels, les branches d’arbres des menaces réelles, et le parking souterrain de votre supermarché habituel? Oubliez.
Ma première erreur catastrophique lors de mon road trip en van: tenter de me garer dans un parking avec une barre de hauteur à 1m90. Notre van faisait 2m10. Vous voyez où je veux en venir (et où le van, lui, n’est PAS allé).
Prenez le temps de vous familiariser avec les dimensions. Roulez prudemment les premiers jours—oui, même si les gens klaxonnent derrière parce que vous prenez ce virage à 20 km/h.
2. Négliger la Vérification Mécanique Avant le Départ
On pense tous être immortels jusqu’à ce qu’un voyant moteur s’allume à 300 km de chez soi. Les vans—surtout les modèles d’occasion qu’on loue ou achète pour pas cher—ont souvent… disons, un certain vécu.
Huile, freins, pneus (la pression ET l’usure), courroie de distribution… Oui, c’est chiant. Oui, ça coûte un peu. Mais beaucoup moins qu’une dépanneuse en Espagne un samedi férié (encore vécu, je collectionne visiblement les mauvaises expériences).
Faites un check-up complet chez un pro avant de partir. Vraiment.
3. Partir Sans Application de Stationnement Adaptée
Dormir dans un van, c’est légal… mais pas n’importe où. Et trouver des spots safe, gratuits (ou abordables), avec une vue sympa—c’est tout un art en 2025.
Park4Night, iOverlander, Caramaps… ces apps sont vos meilleures amies. Elles recensent les aires de camping-car gratuites, les parkings tolérés, les spots sauvages avec avis d’autres vanlifer. Sans elles? Vous finirez sur le parking d’un Lidl à vous faire réveiller par la sécurité à 6h du mat.
4. Sous-Estimer Vos Besoins en Eau
L’eau, c’est la vie. Littéralement. Et dans un van, l’eau devient une obsession—combien il en reste, où remplir le réservoir, comment économiser…
Notre erreur? Partir avec un réservoir de 20 litres pour deux personnes pendant une semaine en été. On s’est rationné comme des survivants dans le désert alors qu’on était en Bretagne (ironie de la situation: il pleuvait). Visez au moins 10 litres par personne et par jour si vous voulez cuisiner et vous laver décemment.
5. Oublier les Lois Locales sur le Camping Sauvage
Chaque pays—chaque région même—a ses propres règles concernant le stationnement nocturne. La Norvège? Super cool avec le camping sauvage. La France? Ça dépend… des départements, des communes, de l’humeur du garde champêtre local.
Une amende pour stationnement illégal peut vous coûter entre 38 et 450 euros en France. Et certains pays (je te regarde, Italie) sont encore plus sévères. Renseignez-vous AVANT, pas après avoir reçu la contravention.
6. Surcharger le Van (Et Dépasser le PTAC)
Ah, le PTAC—Poids Total Autorisé en Charge. Ces quatre lettres que j’ai appris à connaître (et détester) lors de mon premier road trip en van.
On avait tout pris. TOUT. Vélos, planches de surf, trois paires de chaussures chacun, une bibliothèque miniature, suffisamment de conserves pour survivre à l’apocalypse… Résultat: van surchargé, consommation d’essence explosée, tenue de route douteuse dans les virages.
Le PTAC est inscrit sur votre carte grise. Respectez-le—pas seulement pour la loi, mais pour votre sécurité (et votre portefeuille à la pompe).
7. Ignorer l’Isolation Thermique
Un van métallique sans isolation, c’est un four en été et un frigo en hiver. J’exagère? À peine.
Si vous louez ou achetez un van déjà aménagé, vérifiez l’isolation—laine de mouton, liège, mousse spéciale… Ça fait toute la différence entre dormir confortablement et se réveiller trempé de condensation (ou gelé, selon la saison).
Pour les températures extrêmes, un chauffage d’appoint (type Webasto) ou un ventilateur toit ouvrant change la vie. Vraiment. La VIE.
8. Négliger l’Autonomie Électrique
En 2025, on vit tous connectés—téléphones, ordinateurs, appareils photo, drones pour certains… Un van sans électricité suffisante, c’est retourner à l’âge de pierre (ou passer ses journées dans des cafés à chercher des prises).
Batterie auxiliaire, panneau solaire, convertisseur 12V/220V… Investissez dans un système électrique fiable. Notre setup actuel: deux panneaux solaires de 100W + batterie lithium de 100Ah. C’est suffisant pour tout sauf faire tourner un sèche-cheveux (ce qu’on a essayé UNE fois avant de faire sauter les plombs).
9. Partir Sans Assurance Adaptée
Votre assurance auto classique ne couvre probablement pas tout ce qui peut arriver lors d’un road trip en van—surtout si vous dormez dedans ou si vous avez aménagé l’intérieur.
Assurance tous risques incluant le matériel embarqué, l’assistance 0 km (pour être rapatrié même si vous tombez en panne devant chez vous), la garantie conducteur… Oui, ça augmente la prime. Non, vous ne le regretterez pas le jour où ça servira.
Certaines plateformes spécialisées proposent des assurances adaptées à la vanlife.
10. Sous-Estimer le Budget Carburant
Un van, ça boit. Beaucoup. Surtout les vieux modèles diesel ou les gros fourgons type Fiat Ducato.
Notre première estimation budgétaire? Complètement à côté de la plaque. On avait calculé sur la base de 8L/100km (parce que c’est ce qui était annoncé). Dans la réalité—avec le poids, le vent, les routes de montagne—on était plutôt à 12L/100km.
En octobre 2025, avec le diesel qui oscille autour de 1,80€/L en France, faites vos calculs en prévoyant large. Très large. Ou apprenez à aimer les routes nationales tranquilles plutôt que l’autoroute (bonus: c’est plus joli).
11. Oublier Une Trousse à Outils Complète
Murphy et sa fameuse loi adorent les road trips en van. Quelque chose cassera. C’est statistiquement inévitable.
Trousse à outils de base (tournevis, clés, pinces), ruban adhésif type Gaffa (le MacGyver du bricolage), colliers de serrage, fusibles de rechange, ampoules… On a réparé notre tuyau d’eau percé avec du Gaffa et une prière—ça a tenu trois jours, le temps de trouver un magasin de bricolage.
Ajoutez un multimètre si vous avez des installations électriques. Et des gants de travail—parce que se salir les mains fait partie de l’aventure, mais autant limiter les dégâts.
12. Planifier un Itinéraire Trop Ambitieux
Syndrome du « on-veut-tout-voir-en-deux-semaines ». Je l’ai eu. Vous l’aurez probablement aussi lors de votre premier road trip en van.
Notre itinéraire initial: France → Espagne → Portugal → retour en trois semaines. Dans la réalité? On a passé deux semaines au Pays Basque parce qu’on s’est tombé amoureux d’un spot de surf et d’un petit village… et on a abandonné le Portugal pour une prochaine fois.
La vanlife, c’est la lenteur—c’est s’autoriser à rester trois jours au même endroit parce qu’il fait beau, que les gens sont sympas, que le café du coin est parfait. Planifiez large, adaptez en route.
13. Ignorer l’Importance du Rangement
Un van, c’est petit. TRÈS petit. Chaque objet doit avoir sa place, sinon c’est le chaos instantané.
Boîtes de rangement transparentes, crochets partout, filets élastiques, poches murales… On a mis une semaine à trouver notre système d’organisation (et on cherche encore nos clés régulièrement, donc on n’est pas parfaits).
Le truc qui change tout? Ranger immédiatement après utilisation. Cuisiner et ne pas ranger tout de suite = impossible de se coucher parce que le lit est sous la vaisselle sale. Vécu. Plusieurs fois. On apprend lentement.
14. Négliger l’Hygiène et la Gestion des Déchets
Parlons peu, parlons bien: les toilettes. Ou plutôt, l’absence de toilettes dans beaucoup de vans.
Options: toilettes chimiques portables (ça pue mais ça dépanne), toilettes sèches (écolo mais faut gérer le compost), ou compter sur les toilettes publiques/cafés/stations-service. Nous? On mixe selon les situations.
Pour les déchets—triez, même en van. Cherchez les points de recyclage, ne laissez JAMAIS de traces dans la nature (la communauté vanlife se bat déjà contre une mauvaise réputation, ne l’empirez pas). Certains sites répertorient les points de tri en France.
15. Partir Sans Se Former aux Premiers Secours
Accident de cuisine (les brûlures au gaz, classique), chute en rando, malaise lié à la chaleur… Les bobos et urgences arrivent souvent loin des hôpitaux.
Trousse de premiers secours complète (pas juste trois pansements et une aspirine), et idéalement une formation PSC1. On a eu une intoxication alimentaire en Espagne—loin de tout—et savoir réagir correctement a fait toute la différence entre « mauvais souvenir » et « catastrophe sanitaire ».
16. Oublier de Sécuriser Ses Affaires
Un van stationné = une cible potentielle pour les voleurs. Surtout dans les zones touristiques.
Verrous supplémentaires sur les portes, coffre-fort portable pour les papiers/argent/clés de secours, alarme (même factice, ça dissuade), ne jamais laisser d’objets de valeur visibles… Et surtout—SURTOUT—ne postez pas en temps réel votre localisation sur Instagram. Les cambrioleurs aussi ont les réseaux sociaux.
Assurance du contenu en plus de l’assurance véhicule. Parce que votre ordinateur et votre appareil photo ne sont pas couverts par l’assurance auto de base.
17. Sous-Estimer l’Impact de la Météo
Pluie, vent, canicule, neige… La météo dicte TOUT en van. Et les prévisions météo deviennent votre lecture quotidienne obsessionnelle.
On s’est retrouvés coincés trois jours sur un parking d’aire d’autoroute pendant une tempête en Bretagne. Le van bougeait tellement qu’on avait le mal de mer. Sur terre. C’était… spécial.
Applications météo fiables (Windy est géniale pour visualiser les vents), pare-soleil pour les vitres, chaînes à neige si vous envisagez la montagne en hiver, vêtements techniques pour toutes les saisons—même en été, emportez des pulls chauds.
18. Négliger Son Bien-Être Mental
Vivre en van avec quelqu’un 24/7, c’est intense. Magnifique, mais intense. Les espaces personnels disparaissent, les tensions peuvent monter vite—surtout quand il pleut depuis trois jours et que vous ne pouvez pas sortir.
Établissez des règles dès le départ: temps seul si besoin (l’un va marcher pendant que l’autre reste au van), communication honnête sur les frustrations, flexibilité sur les décisions d’itinéraire…
Et si vous partez solo? Prévoyez des moments de socialisation—campings, meetups vanlife, coworkings… L’isolement peut peser lourd après quelques semaines.
19. Ignorer les Applications et Communautés Vanlife
La communauté vanlife en 2025 est immense et incroyablement solidaire. Des groupes Facebook spécifiques par pays, des forums, des rencontres organisées…
On a évité une arnaque de location grâce à un groupe Facebook qui avait signalé l’annonce. On a trouvé un mécanicien honnête au Portugal grâce aux recommandations d’autres voyageurs. On a été dépannés par un couple allemand qui avait le câble qu’il nous manquait.
Les communautés en ligne sont une mine d’or—conseils pratiques, bons plans, warnings sur les zones à risque… N’hésitez pas à poser des questions, même si elles vous semblent bêtes.
20. Oublier Que la Vanlife N’Est Pas Toujours Instagrammable
Dernière erreur—et peut-être la plus importante lors de votre road trip en van: croire que ça ressemblera aux photos Instagram.
La réalité? Parfois il fait moche, vous dormez mal, vous vous disputez pour savoir qui conduit, vous ratez la vidange d’eaux grises et ça déborde dans le van (vraiment vécu, vraiment désolé d’avoir partagé cette image mentale), vous avez pas de réseau pour trois jours et votre famille panique…
Mais c’est AUSSI: des levers de soleil sur l’océan avec un café chaud dans les mains, des rencontres improbables, la liberté absolue de changer de plan à la dernière minute, dormir avec le bruit des vagues, se réveiller face aux montagnes…
La vanlife, c’est 20% de carte postale et 80% de logistique, bricolage, adaptation. Et c’est exactement pour ça qu’on l’adore—parce que c’est réel, concret, vivant.
Prêt Pour Votre Premier Road Trip en Van?
Voilà. Vingt erreurs—certaines mineures, d’autres potentiellement catastrophiques—que j’aurais aimé connaître avant de partir. Est-ce que les connaître aurait empêché toutes nos galères? Probablement pas. Parce que l’expérience s’acquiert en vivant, pas en lisant.
Mais au moins, vous êtes prévenus. Et prévenu vaut mieux qu’en panne sur une aire d’autoroute espagnole un dimanche soir à attendre la dépanneuse (je vais finir par m’en remettre, promis).
Mon conseil final pour éviter les erreurs lors de votre premier road trip en van? Préparez-vous sérieusement—mécaniquement, logistiquement, mentalement. Mais ensuite, lâchez prise. Acceptez les imprévus, riez de vos erreurs, adaptez-vous constamment.
Parce qu’au final, ce ne sont pas les journées parfaites dont on se souvient le plus. Ce sont les galères surmontées ensemble, les solutions bricolées avec trois bouts de ficelle, les fous rires nerveux à 3h du matin quand rien ne va comme prévu.
Alors, ce road trip en van—il est pour quand? Parce que la route vous attend. Avec ses merveilles et ses pièges, ses levers de soleil et ses orages, ses moments magiques et ses emmerdes mécaniques. Et croyez-moi, vous ne l’échangeriez pour rien au monde une fois que vous l’aurez vécu.
Bon voyage. Faites des erreurs—mais pas celles-là. Ou si, faites-les quand même. On apprend tous à notre rythme.
Pour aller plus loin, consultez Vanlifer.fr et Parkopedia pour trouver des stationnements adaptés.